Quel rôle les journalistes jouent-ils dans la mise sur agenda des problèmes publics ? A travers l’exemple du « problème des banlieues », ce livre se propose d’y répondre. Menée dans deux grands ensembles d’habitat social de banlieue parisienne et dans les rédactions, auprès des journalistes préposés aux « banlieues », cette recherche montre que la construction de ces espaces urbains et de leurs habitants comme « problème social » résulte d’un ensemble de facteurs. Ceux-ci tiennent aux logiques de fonctionnement journalistique, aux politiques publiques, à la morphologie sociale des grands ensembles, ainsi qu’à la façon dont les acteurs engagés autour du « problème » (ministères, responsables politiques, travailleurs sociaux, enseignants, habitants…) tentent de peser sur sa définition.
Depuis les années 1980, quartiers HLM comme le champ journalistique ont connu des transformations majeures : dégradation des conditions de vie, affirmation des logiques de défense du territoire et de l’honneur de la part d’une fraction de la jeunesse ; montée des logiques commerciales, promotion d’un journalisme « professionnel » sur un journalisme plus engagé et/ou spécialisé. Parallèlement, la multiplication de reportages jugés scandaleux a conduit des mairies, des associations à mettre en place des « spécialistes de la dramatisation », chargés de produire une certaine représentation, publique, de ces quartiers. Mais quelles sont les limites (et les impensés) de ces luttes symboliques ?
Auteur : Julie Sedel est enseignant-chercheur à l’Université de Strasbourg, en sociologie et en science politique. Ce livre est tiré de sa thèse de sociologie soutenue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, en 2007.
Editeur : INA/Le bord de l’eau
Collection : Poch’BDL
Date de parution : 23 octobre 2013
Nombre de pages : 308
ISBN : 978-2356872579
Prix : 12 euros