Publié avec le soutien de l’Ina et de l’équipe ISOR du Centre d’histoire du xixe siècle Paris 1 Panthéon-Sorbonne-Paris Sorbonne
En octobre 1955, la Radio Télévision Française crée la collection « En Votre âme et conscience ». Ses producteurs ambitionnent de raconter, dans un nouveau langage spécialement conçu pour le petit écran – la Dramatique –, les causes les plus célèbres du xixe et des débuts du xxe siècle. En décembre 1969, après avoir relaté soixante-six affaires criminelles, la série disparaît. La Dramatique en direct, concurrencée par des genres plus spectaculaires et divertissants, n’est pas parvenue à se maintenir plus de quatorze ans. Mais durant toute cette période, Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet, les deux scénaristes, ont réussi à faire comprendre aux Français le fonctionnement de la justice et les ont amenés à réfléchir sur la difficulté de juger. Ils leur ont aussi, subrepticement et sous le masque de la fiction historique, parlé de leurs préoccupations présentes : de la décolonisation et des misères de la guerre, du débat sur la peine de mort, de l’émancipation des femmes et des attentes de la jeunesse...
Myriam Tsikounas est professeure d’histoire et audiovisuel à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne. Elle est responsable de l’équipe ISOR (Images, SOciétés et Représentations) du Centre d’histoire du xixe siècle et codirige, avec Bertrand Tillier, la revue Sociétés & Représentations qu’elle a cofondée en 1995. Elle travaille sur les représentations audiovisuelles du crime et poursuit ses recherches sur le feuilleton télévisuel ainsi que, plus largement, sur l’histoire par l’image.
Elle a récemment codirigé Le Sarcasme du mal. Histoire de la cruauté de la Renaissance à nos jours (avec Frédéric Chauvaud et André Rauch), Rennes, PUR, 2016; Patrice Chéreau à l’œuvre (avec Marie-Françoise Lévy), Rennes, PUR, 2016.
par Camille Canteux, Paris, Créaphis, septembre 2014 Coll. « Lieux habités »
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Les grands ensembles n’ont pas toujours eu le visage banlieusard fait de façades lépreuses, d’uniformité grise et de violence qui est au cœur des images actuelles. Au croisement de l’histoire urbaine et de l’histoire des représentations, cet ouvrage analyse l’évolution de la représentation audiovisuelle des grands ensembles à partir du milieu des années 1930, au moment où les prototypes sont construits et filmés, jusqu’au début des années 1980 quand on envisage leur démolition. Pour étudier la circulation des images; dater leur apparition, leur diffusion et leur disparition; comprendre le rôle des médias dans la définition des grands ensembles, cette étude s’appuie sur des films d’origines et de genres variés (télévision, cinéma de fiction et documentaire, films institutionnels). Alors que l’analyse diachronique restitue la complexité de la chronologie, l’approche synchronique révèle la mise en place d’un stéréotype: le grand ensemble est montré comme un lieu à part, durablement exclu de l’espace banal de la ville. Les faiseurs d’images contribuent ainsi à ériger en cliché sa singularité formelle, urbaine et sociale. Le livre met aussi en lumière la répétition des mêmes récits et images, qui font de chaque grand ensemble – Sarcelles, Le Mirail, La Grande Borne... – une nouvelle « ville nouvelle » chassant les édifices précédents hors de l’urbain, dans la quête perpétuelle d’une ville rêvée, toujours introuvable. |
380 pages illustrées
isbn : 978-2-35428-069-7 prix : 25 € diffusion Seuil
par Jérôme Berthaud, Agone, collection "L'Ordre des choses", 2013
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Plongés dans un collectif de travail régi par des logiques économiques (audience, productivité), le poids des sources légitimes et des modèles professionnels importés de l’audiovisuel commercial, les journalistes de France 2 fabriquent et perpétuent les lieux communs sur les habitants des quartiers populaires pour satisfaire dans l’urgence la commande de reportages prédéfinis par leur hiérarchie. À partir d’une enquête menée au plus près des pratiques quotidiennes des journalistes, ce livre propose une explication sociologique à la permanence des représentations réductrices véhiculées par certains contenus médiatiques. La thèse de doctorat dont ce livre est une version remaniée a reçu le Prix de la recherche 2012 de l’Inathèque (INA). Sociologue, maître de conférences à l’université de Bourgogne et membre du Ciméos, Jérôme Berthaut est chercheur associé au laboratoire « Migrations et société» (URMIS-CNRS). Ses recherches croisent sociologie des médias et sociologie de l’immigration. |
Parution : 15/10/2013
ISBN : 9782748901894
Format papier
432 pages (12 X 21 cm) 23.00 €
Voir aussi :
par Frédéric Debomy, Olivier Bramanti, Beaux Livres-Albums, 2012
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Les politiciens étaient venus de la capitale pour diffuser des paroles malveillantes, et les premiers miliciens étaient apparus sur la colline. Le régime en place avait décidé l’extermination de la minorité. Il jugeait cette « mauvaise ethnie » acquise à la rébellion armée du Front patriotique. Décidé à garder le pouvoir coûte que coûte, il avait su convaincre la population que l’éradication de ces « ennemis de l’intérieur » était une nécessité. Entre huit cent mille et un million de personnes avaient péri en trois mois. Sur sa colline, elle était la seule survivante du génocide, la seule à conserver le souvenir des siens. Sa famille, ses amis, son village : tout semblait à jamais effacé. Les caméras de télévision
Technique employée : tempera sur papier |
Entretien de Jean-Charles Andrieu de Levis à consulter dans son intégralité à l'adresse suivante (images et commentaires)
http://www.du9.org/entretien/olivier-bramanti-et-frederic-debomy/ :
Olivier Bramanti et Frédéric Debomy | du9, l'autre bande dessinée
Date de parution : 05/01/2012
Format : 180310 cm, 96 p., 23.35 €
ISBN 978-2-283-02558-1